Thursday, January 25, 2007

Poema dos Olhos d'Amada


by Vinicius de Moraes


O minha amada,

que olhos os teus


Sao cais noturnos cheios de adeus

Sao docas mansas

Trilhando luzes

Que brilham longe,

longe nos breus


O minha amada,

que olhos os teus


Quanto mistério nos olhos teus

Quantos saveiros, quantos navios

Quantos naufragios, nos olhos teus


O minha amada

de olhos ateus


Quem dera um dia

quisesse Deus

Eu visse um Dia

o olhar mendigo

Da poesia

nos olhos teus.


O minha amada,

que olhos os teus…

Ô bien-aimée,

quels yeux tes yeux

Embarcadères la nuit,

bruissant de mille adieux


Des digues silencieuses

Qui guettent les lumières

Loin… si loin dans le noir


Ô bien-aimée,

quels yeux… tes yeux


Tous ces mystères

dans tes yeux

Tous ces navires,

tous ces voiliers

Tous ces naufrages

dans tes yeux


Ô ma bien-aimée

aux yeux païens


Un jour, si Dieu voulait

Un jour… dans tes yeux

Je verrais de la poésie,

le regard implorant


Ô ma bien-aimée,

quels yeux…

tes yeux

Ô ma bien-aimée !

Tes cheveux sont le lin dont je tisse ma voile,
Ton oreille, un saphir éblouissant la nuit.
Ô pâle tourterelle, à ton bras et sans bruit,
J’irai vers la colline, amoureux d’une étoile

Ton sein, tel une grappe où ma lèvre s’attarde,
Mûrit comme une vigne aiguisant mon désir,
Envahissant ma veine ; et mon cœur va choisir
Ton regard lumineux, éclat de ma mansarde.

Fleurit la violette où sombre l’aromate,
Embaumant tous mes jours en vapeur délicate,

Tandis que ta rivière étire son plaisir.
Viens, Ô ma bien-aimée ! en mon nid sonne l’heure
D’un soleil capiteux au seuil de ma demeure ;
En doux amant j’irai, t’enlaçant à loisir.

By courtesy @Marine juillet 2003